Un ptit Nam

Hmach tôm iem de Yǎ, de adruh mǎ oǎ jing Yǎ,

Wih erih lǎi tỏ dêh Phalǎng dang ĕi xang dĕi bar khei boih, adroi wih tỏ Phalǎng duh erih tỏ Saigon 3 khei, tỏnoh inh pỏtho nỏr Phalǎng ǎn de bok, de tỏdǎm mǎ oei pỏxrǎm hoc.

Inh oǎ ǎn tôm iem de Yǎ lĕ, inh bỏnê kỏ Bǎ Yang xang ǎn inh oĕi jang erih pǎng iem, kỏlih, tỏ noh Bǎ Yang ǎn inh lỏ gracia tỏpǎ. Kỏplah oĕi tỏ Kontum xỏ, inh helhol iǎ tǒxé, duh tỏnap tap kỏlih oĕi ataih po pỏlei inh, pǎng duh bĭ gỏh pỏma bahnar pang iem, chǒng inh mỏnh tỏpǎ, Bǎ Yang ǎn inh erih thoi noh oǎ kỏ inh hloi bǎt kỏ Di mǎ kỏjǎp hloh, oǎ kỏ inh pỏxrǎm wao lỏlĕ bỏnôh Bǎ Yang bǎt kỏ inh thoi iỏ, oǎ kỏ inh linglang gỏnỏm kỏ Di.

Kỏplah mǎ erih pǎng iem de Yǎ, inh mỏnh tỏpǎ todrong xôxôn pǎng tỏdrong bǎt kỏ BǎYang, tôm tỏdrong âu pỏjing ǎn inh dei don bỏnôh hỏnuc-hỏnua xôxôn. Inh oei bǎt jat kỏplah inh nao truh tỏ anih iem erih, inh oei bǎt nǎr mǎ pỏma pǎng TOA pǎng NAM, bre hǎp pỏma pỏrǎ gah todrong erih bre hǎp thoi iỏ pǎng Bǎ Yang, bre hǎp pỏma trǒ bỏnôih inh hloi, bre hǎp xôxôn, bỏnôh lỏng gah mut trong jing erih pǎng Bǎ Yang, oǎ linglang gỏnỏm kỏ B.I. Inh bỏnê B.I. dei ǎn inh gỏh pỏma tonuh pǎng bre hǎp.

Kỏlih inh bôh iâm erih bǎt tỏpǎ kỏ B.I. thoi noh, kỏlih iâm khop tang inh. Dang ĕi, inh xang tỏchĕng lỏ boih, inh oǎ mút hnam trưng oǎ jing bok xoi. Inh tỏchĕng gah bôk trong âu xang dei lỏ xỏnǎm, chǒng inh bi kĕ tỏl kỏdih khan oǎ, dah ưh. Dang ǎi lĕ, inh gô mut poxrǎm hnam trưng oǎ jing bok xoi tỏ Toulouse (polei tih tỏ Phalǎng) khei 9 âu kỏnh.

Dôm noh, inh oǎ pỏma tỏnuh pǎng iem de Yǎ, de adruh mǎ oǎ jing Yǎ, bỏnê lỏ tôm iâm dei tỏbôh ǎn inh don bỏnôh lỏng iem, don bỏnôh iâm bǎt kỏ B.I., pǎng don bỏnôh tobǎt tỏgum ǎn de mǎ erih pǎng iâm, tỏdrong xôxôn iem. Kỏlih tỏng bi bôh iem erih thoi noh, pỏhlom inh khan mǎ tỏdah mǎ tỏpǎ ǎn iem de Yǎ lĕ, inh bi oǎ mut pỏxrǎm hnam trưng oǎ jing bok xoi.

Inh apinh B.I. ǎn inh gỏh wih lǎi ning mônh tỏ Kontum, dang ei inh oei tỏ âu inh khop atum pǎng iem linglang, duh apinh iem duh khop tang inh ho.

Me voilà rentré en France depuis plus d'un mois, et je retrouve du temps pour écrire à nouveau:

Je raconterai donc mon dernier mois ainsi que mon retour, pour faire un petit bilan de ces 6 mois

Les deux derniers mois ont été tout aussi riches que les précédents, de plus en plus de rencontres, la participation à la semaine sainte et à la grande fête de Pâques au sein de la paroisse française de Saïgon, les JMJ de Saigon, les cours qui se sont enchainé sans se ressembler, les nouvelles rencontres, dans notre paroisse, dans le cadre de nos cours, notamment:

Les petites soeurs de Jésus, à Saigon (charles de foucauld), dont la simplicité, l'humilité et la bonté nous a beaucoup touché et avec qui nous avons pu discuter. Une soeur française était resté dans cette communauté en effet après 1975. A l'époque où les occidentaux se sont vu expulsés du VN, celle-ci travaillait avec des pauvres dans les bidonvilles, petit bout de femme, en guenille, elle est passée pour une vietnamienne. Quelle émotion pour elle quand elle a pu partir en retraite dans le delta du Mekong pour la première fois depuis 75 il y a deux mois. Elle y est resté il me semble, heureuse de retrouver la nature et la vie du delta.

Des jeunes vietnamiens ou vietnamiennes non catholiques, pour qui l'évangile est quelques chose de vraiment nouveau, et de vraiment beau. C'est étonnant de se rendre compte à quel point la notion de charité, le sacrifice de la croix, l'amour, le pardon, le don de soi total pour ses frères est quelque chose qui a bien plus d'écho dans ces pays là en comparaison avec l'Europe, où on a perdu la conscience que le message de la bible est quelques chose de révolutionnaire, où tout cela semble "normal", mais dépassé, considéré comme une utopie impossible à vivre au jour le jour. Et pourtant..

Linh, un professionnel très consciencieux, vraiment impressionant qui avait appris le français en quelques mois, sur qui le parti lorgnait, et qui a fini par démissioner pour nous annoncer le jour de mon départ son entrée chez les dominicains.

Les soeurs et frères travailleurs missionaires de l'Eau vive, dont la joie nous assurait des fous rires et une joie  de servir chaque jour, ainsi que des spectacles à mourir de rire pour les grandes occasions:

Un père franco vietnamien Oblat de Marie Immaculé, avec qui les discussions ont été vraiment intéressantes pour la compréhension de certaines choses qui peuvent dépasser un esprit européen.
L'église vietnamienne est aujourd'hui en dehors des hauts plateaux et des minorités ethniques peu "missionaire"; la foi se transmet majoritairement par la famille.
Selon ce père, FX, pour que l'église vietnamienne continue à aller de l'avant, il faut que les catholiques pardonnent aux communistes et envisagent de bâtir  l'avenir avec eux, cet exemple de pardon serait certainement la plus belle expression de l'amour chrétien, de l'amour tel que le Christ l'a enseigné. On se rend compte du challenge quand on parle avec des personnes qui ont tout perdu pendant les 20 dernières années; mais à l'exemple du Christ, humilié et battu priant pour ses bourreaux et pour tous les pêcheurs, les vietnamiens devrait faire preuve de cette folie du pardon.

Ci dessus mes élèves OMI lors de ma soirée d'au revoir

La rencontre avec un professeur retraité de français à l'université, là encore très interessant pour avoir l'avis d'un expert des deux cultures. Et interessant pour découvrir d'autres manières d'enseigner. J'ai par la suite beaucoup plus axé sur la phonétique, et la compréhension, et arrêté de parler comme un ordinateur aux élèves. Difficile de leur faire comprendre "pass moi l'pain s'te plait", mais le but premier est tout de même qu'ils puissent comprendre en arrivant en France.

S'agissant des voyages, je n'ai malheureusement pas eu la chance d'aller à Hanoi, ni à Sapa ou encore Halong, la 8° merveille du monde, mais je me console en me disant que je reviendrai certainement.
Nous avons eu tout de même la chance de faire un bon WE à Nha trang avec presque l'ensemble des volontaires. Au programme, un baptême de plongée, et une virée à Mui né, les plages paradisiaques du Vietnam, avec les dunes de sable rouge, blanc, les poissons tropicaux, les cocotiers, les hotels en bord de plage, les viet qui se baignent habillé avec deux grammes dans le sang en pleine journée et qui lancent des méduses à tout bout de champs, les marées salans de doc let, la montagne de yersin avec le coup de la panne, etc. etc. Les photos parlent d'elles même.

de gauche à droite: Jean Charles, Loïse, Clémence, Maylis, Clémence, Kevin, Marie, Marine, des colloks super attentionés!!

Aujourd'hui, après 1 mois et demi le retour n'est pas si difficile que je le prévoyais, même tout s'est bien passé, il est parfois difficile de trouver des oreilles attentives pour exprimer ce qu'on a vécu, mais mes amis ont eu fait tout de même preuve de patience durant les deux premiers jours.
Et pour le reste, c'est au fond du coeur, ça permet de garder une joie de vivre, de surmonter les petites sautes d'humeur, les baisses de moral.
Regarder les photos laisse toujours un pincement au coeur, notamment celle des orphelinats ou des élèves, mais j'ai la joie d'en retrouver certains ici en visitant des communautés. Un prêtre du monastère bénédictin près de hué est arrivé il y a quelque temps à En calcat, et j'ai eu la joie de le rencontrer, puis les pères au MEP, ainsi que des montagnards, par l'intermédiaire de la rue du bac également.

J'ai également eu la joie de rencontrer à la maison de retraite des MEP, le père Ranou, missionaire ayant vécu à Kontum jusqu'en 1975 et expulsé avec tous les missionaires. Il a eu la gentillesse de m'offrir en plus de son témoignage le livre "les tigres auront plus pitié" qui retrace l'histoire de la mission des Banhards, et de me conseiller le livre "les chiens muets", le témoignage de Mgr Seitz sur son retour en France, qui est édifiant quand à la situation médiatique et intellectuelle en France à cette époque. Témoin des atrocités commises envers les montagnards et les catholiques pendant la guerre, le commissaire politique lui avait dit cette parole historique en l'expulsant: Quand bien même vous raconterez, on ne vous croiera pas. Et en effet à son retour, l'intelligentsia française, les médias et les intellectuels l'ont traité d'affabulateur, de colon, d'homme de mauvaise foi, l'oncle Ho ne pouvait pas avoir commis de telles horreurs! Espérons que les esprits ont changé, mais quand je vois le préjugé de nombreuses personnes envers les missionaires, je me dis que beaucoup d'esprit ont été imprégné par cette ambiance intellectuelle!

Les perspectives d'avenir sont bonnes, les vacances pour le moment sont bien remplies, avec un petit séjour dans les Balkans, peut être un bout de Compostelle, peut être quelques passages dans des camps scouts pour aider, et un petit boulot à construire des piscines pour garder le bronzage viet!

Un mois deja à Saigon, un mois que j ai quitte les enfants, le temps file! D'autant plus que le mois de fevrier au Vietnam est le plus mouvementé de l'année, en raison de la fete du Tet: le nouvel an lunaire. L'espace des trois jours de la nouvelle lune, Saigon se vide d'une partie de ses habitants, retournes dans leur famille a la campagne.

Les routes sont alors saturées, on prétend que les billets de bus Hanoi Saigon (appelé Ho chi minh ville mais que la plupart des catholiques et des francais se plaisent a appeler saigon) se vendent un mois à l'avance. Pour ma part j ai du simplement payer trois fois le prix pour rendre visite aux orphelins dans les hauts plateaux (ce qui est toujours que 12 euros!).

Les cours que je dispense ont donc été perturbés dès le début dans la mesure où bons nombres d'étudiants étaient rentrés dans chez eux. J'ai trouvé de quoi m'occuper tout de meme!

Je suis donc parti pour deux jours à Kontum pour voir les enfants, ca a ete une grande joie de les retrouver, cependant ce n'etait pas le plus drole pour passer cette fete familiale dans la mesure ou ils etaient triste de ne pas avoir de veritable famille pour partager ces moments. Les journées étaient à base de télévision et de bonbons, c'était difficile de les décoller de l'écran qu'ils ont regardé des heures dans un silence et une sagesse impressionante!

Les autres volontaires ont passés le réveillon à saigon, et ont pu voir le feu d'artifice, occasion pour les viets d'aller embouteiller leurs motos une fois de plus!

Je suis donc redescendu a Saigon pour repartir quelques heures après pour Hue. Nous sommes partis en minibus avec 7 viets et 7 volontaires (j ai du passer environ 50 heures dans des bus en l'espace de 7 jours, ca c est les joies du coin!). Mais j ai enfin pu faire la grande découverte du Vietnam, de ses plages paradisiques, des vestiges de l'empire cham, des grottes, des vestiges de la guerre, des parcs naturels des sanctuaires marials de La vang, de Tra kieu, (où là encore les vierges n'échappent pas aux auréoles de neon fluo ou autres décorations brillantes, flashy, étincelantes, éclatantes, kistch quoi..). Pour ma part, ca me porte moins à la priere que l'ambiance tamisée d'une église romane! S'agissant des villes, nous avons visité Hué, la capitale imperiale (accessoirement la ville des plus belles femmes du Vietnam en raison des anciens harems des empereurs ayant contenu jusqu'à 340 femmes), construite en partie avec l'aide des francais, Hoi an, ville des tailleurs ou j'ai pu me faire une belle veste pour 20 euros, un petit paradis pour lepreux tenu par des soeurs, situe au bord de la mer, une cascade de 300 mètres de haut.

Nous étions avec un frère dominicain, une amante de la croix (une congregation viet), un de nos étudiant qui travaille dans une entreprise viet, et deux jeunes étudiants en anglais. Ca m'a fait plaisir de voir des jeunes non religieux, car au final on en cotoie peu.

Nous avons également rencontré des gens très interessants lors de notre périple, des religieuses pleines de vies et de joie, et eu des témoingnages impressionant, tel que ce père de neufs enfants, sortis de prison en 2000 après 25 ans, qui était détenu avec trois pretres, eux memes décédés, pour certains sous les coups de leur geoliers..

S'agissant de ma journée type, j ai suivi le rythme de Kontum, avec la messe à 5h. Ca permet de profiter de la fraicheur du matin, et d avoir un peu de temps libre avant de commencer la journée. C'est un vrai bonheur de voir les rues de Saigon sans le vacarme des motos et la chaleur. Je pousse meme ces temps ci a m essayer au footing matinal, mais je vais avoir du mal a me motiver tous les jours car des 6h on a le nez dans les pots d echappement et on transpire a grosses gouttes!

Je commence les cours entre 8 et 9h, jusqu'à 11h, puis petit déjeuner, et sieste, ou je m endors comme une masse. Après la messe il y a en général une prière (chapelet, office, selon l endroit ou j enseigne) puis reprise des cours de 14h30 à 17h00. De là je file au couvent des dominicains pour donner un autre cours de 17h30 à 19h00. Ce cours est particulièrement intéressant, car les étudiants sont très variés: bouddhistes ou catholiques, jeunes ou vieux, travaillant ou étudiant (hopital, multinationale americaine, office du tourisme), religieux (cistercien, benedictin, amante de la croix). Nous abordons de nombreux sujets (thèmes à venir: le concept de liberté, le tourisme, le système de santé, la guerre en Irak, les élections présidentielles en France, l'art de la table et les règles de savoir vivre en france, etc.). Chaque élève préparera un exposé.

Pour les cours dans la journée, j ai différents niveaux d'étudiants, et nous avons récupérés des livres très bien faits, donc ça facilite un peu et ca demande une préparation moins longue. Je me rends compte que c'est pas si facile d'inventer des interrogations, et que ca prend du temps! Mais bon je m'amuse bien, c'est vraiment interessant d'enseigner, et on prend parfois des bons fou-rires tout seul quand leur langue fourche.

Je vais essayer dorénavant de passer un week end sur deux a Saigon, ou je donnerai des cours supplémentaires de phonetique le samedi, car le besoin est important. Pour les autres week end il me reste de nombreuses choses à découvrir, tel que le delta du mékong, où il y a un autre volontaire, une ile paradisiaque, et un nouveau passage a Kontum pour voir les enfants.

Voici donc mes nouvelles pour l'instant, bonne année du cochon à tous; et svp tous à vos mails pour me donner des votres.

J ai ete tres surpris en voyant ce devoir, car la soeur en question a beaucoup de mal a s exprimer a l oral. Ce est vraiment beau du fait de sa simplicite et de l humilite qui en ressort.. Cette soeur devait partir en france, a Lisieux, mais pour diverses raison ca ne se fera pas. C est un exemple concret de ce qu on appelle "perdre la face" en asie, qui risque donc d etre tres difficile a accepter pour elle, sachant qu elle travaille dur pour preparer ce depart...

L horaire de la vie en communauté au Carmel:

Notre vie est tissée de joie et de petits bonheurs dans la sérennité de l'ame au milieu de l'atmosphère silencieuse du monastère.

Chaque jour nous nous réveillons à 4h, nous faisons la culture physique. A 4h30 nous rentrons dqns la chapelle, nous commençons les laudes et l'oraison. Après l'oraison, nous participons à la messe. Ensuite nous prenons le petit déjeuner à 7h. Puis chacune de nous fait son devoir: les hosties (fabrication), la cuisine, le ménage, le marché, l'ordinateur, les visites, le jardin, le tailleur...

La cloche sonne à 10h35. Nous récitons les sextes, l'office du milieu du jour à 10h50. Après un moment nous prenons le déjeuner dans le réfectoire, à 11h20. Chaque jour, nous avons deux heures de récréation; après le déjeuner et après le diner. Nous avons une heure de sieste à 13h. L'après midi nous récitons l'office des nones et le rosaire à 13h50.

Lorsque l''horloge de la chapelle frappe quinze heures, nous faisons la lecture spirituelle jusqu'à 15h30, puis nous travaillons environ une heure. A 17h, nous avons une heure d'oraison avant les vepres, puis les vigiles. A 18h50, le diner, à 20h50 les complies. Puis nous nous couchons à 21h30. Quant à moi, toutes les nuits, après les complies je fais mes devoirs et j'apprend ma leçon jusqu'à 22h, puis je lis l'évangile du lendemain et je me couche.

C'est magnifique! Merveilleuse entente de toutes les activités monastiques. Notre couvent est semblable à un petit monde où chacune est une partie si essentielle à la communauté. Le culte divin et le travail manuelsont toujours continus et uniformes. La prière nous aide à nous enflammer davantage dans l'amour de notre divin Epoux Jésus, et le travail des mainsnous aide à savoir aimer nos consoeurs.

Tandis que notre Mère Prieure est occupée à son bureau, la cuisinière prépare les repas, la jardinière s'occupe du potager et plante des fleurs dont la beauté et le parfum relèvent le charme du monastère. La plupart des soeurs travaillent à la salle de couture. La Prieure s'occupe de chacune et maintient la charité parfaite dans la communauté. C'est le bon dieu qui fait la beauté des etres et des choses, qui répand son charme et ses parfums sur la nature et qui a répandu son amour dans nos coeurs. Ainsi tout s'allie, toutes s'entraident, la prière et le travail de chacune porte profit à elles-memes, à otute la communauté et à toute l'Eglise. Nous devons nous livrer à quelque travail, afin que le diable nous trouve toujours occupées, de peur que notre oisiveté ne lui donne quelque brèche dans nos ames. La plus petite soeur intéressée dans cette communauté a sa place, son travail, sa raison d'etre, chacune est quelque chose dans le tout. Et que tout ce que nous aurons à faire soit fait pour Dieu..

Mes derniers temps dans les hauts plateaux ont été très interessants, du fait des personnes que j ai recontré et de ce que j ai découvert, c est toujours à l approche de la fin qu on découvre plus de choses:

Tout d'abord j'ai découvert de nouvelles personnes, telle que le volontaire pour les Enfants du Mek-ong, et egalement la responsable d'une association, une femme de 82 ans très dynamique, qui monte des projets depuis 20 ans au Vietnam. Elle s'est montrée un peu critique envers l'utilisation de l'argent des associations..

Ce qui péche en général, et que tout le monde déplore, c'est l'absence de coordinnation entre les différentes associations, et parfois le manque de surveillance dans l'utilisation des fonds. Les enfants du Me-kong sortent du lot par leur gestion sérieuse, et la visite périodique des enfants parrainés, par des volontaires présents au Vietnam. J ai pu recontrer un de ces benevoles et des responsables de passage. Le parrainage coute environ a une famille francaise 30 euros par mois. vous pourrez trouver leur site sur internet.

Si je devrais faire un bilan de cette mission pour moi, je suis vraiment heureux de l'avoir fait et d avoir decouvert ces personnes, ce dynamisme de l'église locale, le travail admirable effectué par les missionaires francais dans les hauts plateaux – bien loin du cliché colonialiste, avide de pouvoir et d'argent répandu en france - les problèmes inhérants aux associations humanitaire, etc. J'ai également pu apprendre le vietnamien avec un peu plus de facilité que les volontaires de saigon dans la mesure ou j'etais vraiment isolé.

Concernant le bilan pour les enfants et mes etudiants en anglais:
Je pense que le fait de partager la vie des enfants a ete tres positif. Il n y a vraiment rien d organise par l encadrement et les enfants de maniere general sont ravis d avoir un grand frere, qui met de l animation! Concernant l anglais il faudrait un suivi et j ai bon espoir que d autres volontaires arrivent en raison de l absence de difficultes avec la police.
J espere juste qu a l avenir la soeur sera un peu plus cooperative avec les autres volontaires, je pense qu elle est simplement un peu depassee par les evenements et n est pas tres forte pour la gestion, donc refuse par principe en cas de demande pour ne pas avoir plus de choses a gerer. La encore c est quelque chose que j ai decouvert: de maniere general il ne faut pas vraiment demander de permission si on veut prendre des initiatives ou creer des choses. Ca marche dans les rapports avec le gouvernement pour les viets, comme dans les rapports prives. Il vaut mieux prendre l initiative et que tout se passe bien!

Le départ a été difficile pour le moral, m etant très attaché aux enfants. J ai eu le droit a quelques cadeaux, notamment une belle veste traditionnelle, et une soiree avec gongs et chants par mes eleves.. Je compte bien revenir un week end par mois pour leur rendre visite.

Heureusement pour effacer la tristesse j ai rejoints des volontaires à Ban me thuot pour le week end, pour faire les activités touristiques phares des hauts plateaux: les balades à dos d'éléphant, la jungle, les lacs de montagne, etc. Ce qui est un peu frustrant c'est que les structures pour touristes mises en place manquent totalement de naturel. Des échoppes à touriste dans tous les coins, des vendeurs ambulants, les chauffeurs qui vous sautent dessus toutes les deux minutes. Heureusement que l'on peut encore sortir un peu des sentiers battus. Je ne m etendrai pas sur ces deux jours de tourisme, les photos parlent d elles memes.

J'ai donc rejoint Saigon le dimanche soir, une nouvelle nuit de bus, avec mon premier cours dès lundi matin.

Nous habitons dans une maison très spartiate ou nous nous entassons de plus en plus, 7 personnes en permanence (que des fille, je fais donc le coq!) puis trois autres occasionnellement le week end.

Ces temps ci mon emploi du temps est peu chargé en raison des vacances du Tet, le nouvel an chinois, qui aura lieu le 17. C est la plus grande fete pour les vietnamiens, qui dure trois jours, et où chacun doit aller rendre visite à ses grands parents puis sa famille le premier jour, aux amis le second jour et aux gens plus éloignés les jours suivant. Beaucoup de fleurs, des décorations très kitsch un peu partout, grosse fête à la viet!

J'ai l'impression qu'il y a plus de temps mort ici: A kontum, j 'etais quasiment toujours en mission dans la mesure ou je vivais tout seul, me seuls amis etaient ceux a qui j enseignait. A Saigon, nous sommes nombreux et nous avons des horaires de travail un peu « scolaires »: deux heures et demis de cours le matin, deux autres l'après midi, et après le tet j aurai une heure trente le soir 3 fois par semaine a des laics et des bouddhistes.
La plupart des cours sont donnes dans une congregation appelée l'eau vive, rattachée au Carmel, ou tous les freres et soeurs doivent aller étudier en France, donc nous sommes trois volontaires à se relayer. J'enseigne ensuite à des oblats de marie, une autre congregation, puis enfin au carmel.

En attendant la fin des vacances du tet, je vais donner des cours intensifs à une soeur qui entrera d'ici quelques mois au Carmel de Toulouse.

Concernant les cours, j'essaie d'organiser et de rationaliser un maximum l'enseignement, mais c'est délicat car nous n'avons pas vraiment l'état des connaissances de chacun, leur niveau, et ce qu'ils ont appris auparavant. Pour certains ce sera plus des cours de discussion, pour d'autres il faut reprendre la grammaire, les règles de base, etc. Ca permet de se rafraichir également la mémoire!

Nous allons prendre la semaine d'apres le Tet pour voyager un peu, un frere dominicain nous a organise une semaine à Hué, capitale de l'empire, située au bord de la mer de Chine, avec ses palmiers et son sable blanc. Il a loué pour nous un minibus, et nous partirons à 7 francais et quelques viets.

Ca va me permettre de voir un peu du pays, car en dehors de mes montagnes je n'ai pas vu grand chose pour le moment, et puis j'avoue que l'idée de me vanter de m'être baigné au mois de février me plait bien!

Bonne année lunaire!

Voila maintenant 2 mois que je suis a Kontum, dans cette magnifique region peuplee de minorites! Voici un peu en detail mon travail ici et mes aventures!

Ma mission:

Comme il n etait pas vraiment prevu que je sois ici, j ai du improviser, l orphelinat tout d abord, puis les cours d anglais.

S agissant de l orphelinat, apres un passage a vide au moment de noel j ai retrouve une forme olympique, j anime donc autant que possible, en passant par les tout petits, avec lesquels il s agit plus de chanter et de les faire danser, aux plus vieux, avec qui je partage plus le travail.
Le travail dans les champs, couper le manioc par exemple puis  a l orphelinat, comme peler des tonnes et des tonnes de manioc, ce sont des moments privilegies pour parler avec eux, leur apprendre l anglais et apprendre le vietnamien ou le banhar. Tout ca se fait dans la bonne humeur, ils ne sont vraiment pas feignants, a peine la remorque pleine de manioc arrive, tous les enfants, meme ceux de trois ans se jettent sur les economes pour entamer les immenses tas qui trainent dans la cour. Rien de revoltant a voir les enfants travailler, ca les amuse, ca n est pas difficile, et ca permet a l orphelinat de gagner un peu d argent pour payer de la viande ou du poisson pour les repas. De toute maniere ca ne les empeche pas d aller a l ecole contrairement a certains enfants dans les villages qui ne peuvent pas suivre de cours devant travailler chaque jour.

Je me heurte parfois a des difficultes avec la soeur qui gere la maison, qui se doit d etre tres stricte pour gerer ses 200 enfants. Il m est donc difficile de prendre certaines initiatives pour lesquelles j ai besoin de monopoliser les enfants trop longtemps (spectacles, etc.). Ils ont leur vie, leurs occupations: l ecole, les devoirs du soir, faire tourner la maison, et autres.

M etant apercu qu il y avait 5 ordinateurs (deux americains sont venus pour les reparer), je me lance dans les cours d informatiques egalement pour les plus vieux, avec word et excel, ce qui permet en plus de parler anglais et de leur apprendre un vocabulaire un peu technique. J ai donc commence avec une fille de 20 ans un tableur excel recapitulant tous les enfants, avec des infos telles que la minorite a laquelle ils appartiennent, leur age, leur village d origine.. Nous y ajouterons des photos de chacun d entre eux.

Ce qui est frappant c est la debrouillardise dont les enfants font preuve, leur autonomie, ils font tout eux memes, les 3 soeurs sont la simplement pour organiser et surveillent ca de loin. Les regles sont tout de meme strictes, mais les enfants s y plient sans rechigner, sont tres obeissants. Je n ai a ce jour pas vu la moindre bagarre, l ambiance y est toujours tres bonne, et l amour ainsi que la solidarite regne (non je n en rajoute pas c est vraiment edifiant!). La priere se fait 4 fois par jours, tous a genoux dans leur chapelle, ou ils recitent les nombreux chants et prieres qu ils connaissent tous par coeur. Toute personne qui vient ici tombe amoureuse des enfants, c est impressionant! D autant plus qu elles sont nombreuses, etant donne que le lonely planet, un des meilleurs guides touristiques en anglais, fait de la pub pour cette maison.

Cet orphelinat se montre etre un tres bon moyen d evangelisation pour les touristes de passage, je fais des visites guidees, en expliquant ce qui s y passe, ce que j ai pu voir. Trois filles sont restees quelques jours, et elles ont ete tres touchees par ce qu elles ont vu, et ont changer a leur dire leur regard sur l eglise catholique. Je rajoute une bonne dose a chaque fois pour montrer les difficultes rencontrees par l eglise quand aux relations avec les autorites, le besoin d obtenir une autorisation pour toutes choses, les delais pour obtenir une reponse et les refus frequents pour des choses qui peuvent nous paraitres anodines (la possiblite de mettre une statut de saint-vincent dans la cour par exemple..).

Concernant les cours d anglais, je me heurte a certaines difficultes, c est un peu consternant de voir des gens qui ont etudie 7 ans l anglais et qui ne sont pas capables de repondre a la question "what did you do today ?". Pour les postulantes de la medaille mira culeuse, j ai donc finis par reprendre a zero pour les plus en difficulte. Je fais un autre groupe pour les plus forts.
Pour les 150 pensionnaires, il est difficile de les faire tous parler, ce dont ils ont le plus besoin, mais j essaie tant bien que mal. Pour certains mots il faut s y reprendre pendant 5 mn pour qu ils arrivent a le prononcer correctement, et encore.. Certaines personnes n arrivent vraiment pas a prononcer des sons tels que ts, ou tch. J essaie de maniere general d utiliser des phrases marrantes et facile a retenir pour leur apprendre certaines choses vraiment difficiles ou certaines bases qu ils ne retiennent pas, ce qui a le merite de les faire rigoler et s en souvenir.

La vie a Kontum

Concernant la vie ici, j ai pu me faire quelques amis avec qui je peux parler de choses et d autres, notamment le semi nariste qui aide a l orphelinat, nous prenons le dejeuner ensemble ca nous permet de discuter et d apprendre respectivement le viet et l anglais. Lui a un vocabulaire assez important en anglais, ayant etudie a travers les livres, mais souvent il doit les ecrire pour que je puisse comprendre ce qu il veut dire du fait de la prononciation qu il ne connait pas.
Je peux parler avec deux filles de l orphelinat, de plus en plus librement, essayer de comprendre pourquoi elles habitent la, s il leur reste de la famille, leur projet pour plus tard. Une qui a mon age m a confie qu elle partirait de l orphelinat quand elle aurait trouve un mari, et c est vrai que pour beaucoup de jeunes filles, c est la porte de sortie. Elle va peut etre etre envoyee a saigon pour rester au chevet d un ancien enfant de l orphelinat qui est gravement malade et ca la stresse beaucoup, apparement ca na  pas l air facile tous les jours pour les montagnards a la capitale, les viets les arnaque, et la vie y est vraiment differente, a leur gout moins agreable. Il s n y connaisent peu de monde, ne voyageant pas, et ne peuvent pas gouter aux "joies de la civilisation" (piscine, cinema, expositions, etc.).

Je m entends tres bien avec un frere des ecoles chretie-nnes, une congreg fondee en france par jean baptiste de lassale qui aujourd hui n existe plus en france je pense et qui est en declin au vietnam, le gouvernement ayant interdit a l egli-se de tenir des ecoles autres que les maternelles. C est probablement la personne qui parle le mieux le francais dans la ville et je dine tous les soirs avec lui, entre autres. Il s occupe des pensionnaires a qui je donne des cours d anglais.

Je me suis apercu recemment que j avais ete un peu naif concernant certains sujets, je pensais notamment que le probleme de la prostitution etait etranger a une ville comme kontum, si peu touristique. Cependant il y en a bien, et c est tout a fait normal, les viets en sont les premiers consommateurs! Mon hotel est le seul tenu par des catholiques et il ne sy passe rien, mais certains viets se plaignent qu il n y ait pas de massages comme dans les autres hotels, j ai compris recement que ce n etait pas de reels massages dont ils parlaient.
A saigon, nous avonc pu aussi voir des situations delicates, les nombreux occidentaux a l age avance ayant des jeunes filles au bras. Etant alle a la piscine nous avons discute avec un enfant francais de 10 ans, et sa baby sitter etait en fait la petite amie de son pere, 24 ans. le gamin etait vraiment perdu avec elle, l insultait, ne voulait rien entendre de ce qu elle disait, etc.. Bref, ces choses nous savons tous qu elles existent mais c est vraiment tristes quand elles se passent devant soi..

S agissant des visites, je suis alle passer le reveillon a Dalat, ville de montagne cree par les francais et ou les vestiges de la colonisation sont importants: lac artificiel en plein milieux de la ville, de nombreuses maisons coloniales, etc. Ca a fait une bonne coupure et avec les quelques jours a saigon ensuite, j ai pu me refaire une sante, en mangeant de la nourriture qui se rapproche plus de ce qu on connait en france, en parlant avec des francais, en partageant sur nos missions, etc, et en passant une apres midi au bord d une piscine avec cocotier. Ca a ete salvateur car au final la solitude ajoutee aux problemes persos et a la nourriture sont un mauvais coktail pour le moral en periode de fetes!

Aujourd hui le moral est au beau fixe, je me sens tres epanoui ici et malheureusement ma premier mission s acheve a la fin du mois. Je profite donc au maximum de mes dernieres semaines et j essaie de transmettre un maximum de choses.

Et alors que ca avait commence en trombe, c est maintenant plus calme.. N ayant pu rentrer dans la ville initiale, je m investis dans l orphelinat de la ville ou je suis. Il y a au total 600 orphelins, repartis dans 4 orphelinats dont 2 au centre ville. je vais quotidiennement dans un de ces 2 la, ou il y a 230 orphelins, de tous les ages. Les 4 orphelinats sont tenus par les soeurs de la medai lle mir a culeuse. Voici la responsable de mon orphelinat, soeur Jeanne:

Ce n est pas toujours facile de s occuper d enfants en bas age quand on a pas eu de petit frere ou de petite soeur ni ete louvetier. La barriere de la langue n aide pas, et quand bien meme je parlerai vietnamien , les enfants viennent des minorites des regions alentours et ne parlent donc que peu le viet.

Apres avoir passe quelques jours a faire faire l avion, la chaise musicale et autres jeux, apprendre quelques chants aux plus jeunes (une fois adapte pour qu ils puissent prononcer ca donne par ex. van fle van du matin, van khi souph au somme des gon pin!), j ai pris mes reflexes de chef scout, et je suis en train d organiser une veille de noel. Je fais cela grace a une fille qui parle un peu l anglais, et aux ados.

C est plus constructif, j ai plus de relation et je peux faire appel a leurs talents, ils sont extremement debrouillard, c est genial. Mais il faut tout de meme les motiver, ce qui n est pas toujours facile.
Il y a quelques jours j ai vu debarquer a l hotel trois couples d italiens qui venaient chercher les enfants qu ils avaient adopte! C etait impressionant, vraiment emouvant de voir une des filles de 10 ans avec qui je jouais la veille partir pour l italie! Et en meme temps ca laisse un petit sentiment d amertume pour les enfants qui restent ici, car moins beau, ou en moins bonne sante, qui n ont pas ete choisis.. Pour la plupart l avenir est vraiment incertain ici, beaucoup travaillent dans l orphelinat une fois grand, pour s occuper des plus jeunes..
En dehors du travail avec les enfants, j aide un seminariste et des ados qui creent un jardin floral dans l orphelinat, ce qui me permet de faire un peu d effort physique!

J ai eu la chance d avoir une visite de la delegation de la conference episco pale francaise le week end dernier, ca a ete un grand moment! Des amies sont venues de saigon pour l occasion, j ai donc pu avoir un peu de contacts franco francais. Nous avons eu droit a deux jours de fete, avec des superbes messes empruntes de traditions locales, des danses, des chants et des festins. Nous avons passe dimanche apres midi a chanter et danser avec des jarai (minorites) dont de tres bons musiciens (certains sont au conservatoire national), avec toute sorte d instruments (piano local en bambou, flutes, etc.)

Le cardi nal Ricard, vetu de rouge a ete accuilli comme un pape, et etant les seuls francais en dehors de la delegation, nous avons eu droit au meme accueil. J ai eu la chance de passer un trajet d une heure avec ce dernier ainis que l eve que d ici, mgr mikae, ce qui a ete tres interessant pour comprendre certaines positions quand aux polemiques actuelles (rapport avec les integristes) mais egalement comprendre quelques raisons de la crise qu a vecu l eglise de france, et a laquelle celle du vietnam se prepare (baisse de la natalite, donc du nombre d enfants par famille et ainsi du nombre de vocations, societe de consommation, individualisme, etc, mais d autres raisons comme la creation dans les annees 60 des colleges de campagne qui ont vide les petits seminaires..).

En dehors du boulot, et bien pas grand chose se passe, je loge dans un petit hotel tenus par des cathos, tres sympa, mais malheureusement il n y a rien a faire dans cette ville, pas de cinema, pas de piscine, rien de culturel.. les gens restent chez eux en general a partir de 18h et se couchent tot. Je n ai plus de livres, et pas entendu une musique francaise depuis un mois, mais ca va on survit..
Pour m occuper je me joins a la fille des hoteliers qui donne des cours d anglais a des enfants, ce qui est assez laborieux, l exmple type etant: do you understand what I say? et les enfants de repondre en coeur: Do you understand what I say? !!

J y pense, si je n ai pas pu envoyer de mails a certaines personnes qui m ont soutenu financierement pour ce voyage, je vous remercie mille fois pour l opportunite que vous m avez donne, et j espere grace a vos donc pouvoir ameliorer un peu le noel de ces orphelins!!

Je suis donc dans la nouvelle ville depuis maintenant une semaine, et je ne suis pas sur occupe, j ai tendance a m embeter un peu, c est marrant le tourisme, mais au bout d un moment un peu ennuyant, surtout tout seul..

Les soeurs s occupent cependant tres bien de moi, je suis toujours servi comme un roi, mais c est fatigant d etre assiste! Elle m ont emmene dans les villages, j ai pu voir une fete du coin:

Chaque famille amene une jarre d alcool de riz fait maison (environ une cinquantaine au total, de 10 litres), et on doit gouter a chaque jarre. J ai donc du faire le tour, ouvrir la danse avec un pre tre et la me re super ieure.. Eux faisaient semblant de boire en general et moi je me suis senti obliger de tout gouter, je ne faisais pas le fier a la fin. Voici a quoi ressemble les jarres auxquelles nous aommes systematiquement invites a gouter lorsque nous visitons des familles:

Le lendemain je suis alle dejeuner "montagnard", encore avec les soeurs, chez le frere de la me re supe rieure, la encore ils mont fait boire et j etais pas tres frais sur le coup de deux heures. S agissant du repas, toutes sortes d insectes aux menus, j avais l impression d etre dans indiana jones, j ai essaye d en avaler un, mais j ai du recracher! les montagnards en sont friands, soupes ou salades aux insectes, escargots en tout genres, etc. Les repas se prennent assis par terre.

Hier, j ai loue une moto afin de decouvrir un peu plus en profondeur la region. je suis parti au petite matin vers les montagnes, en meme temps que les villageois qui vont bosser. j ai suivi une fille a pied dans les montagnes (j avais vraiment l impression d etre dans platoon), puis je suis arrive au lieu de leur cueillette, j avais pas de couteau donc j ai pas pu les aider, et la discussion etait vraiment sommaire, je suis donc reparti, au retour je suis tombe sur une patrouille en arme (pas tres rassurant!), qui ont ete tres agreables.
Je suis ensuite alle discuter avec un vieil homme au bord d une riviere qui m a emmene sur sa pirogue, puis nous sommes ensuite alle voir ses vaches et cueillir des bananes (seul nom de fruit que je connais, je n ai donc pas pu cueillir autre chose!)..

Enfin pour la soiree de depart des novices, il y avait pleins de monde, beaucoup de danses par les centaines d orphelins dont s occupent les soeurs, et de chants, j ai du chanter un avec maria devant tout le monde, avec une viet qui essayait de me suivre au piano, c etait pas brillant..

Voila, la delegation de la conf epis copale fran caise arrive dans deux jours, ce qui risque d etre interessant, trois francaises de saigon viennent donc pour le we. Je vais enfin pouvoir parler un peu de mes impressions en francais! Meme si je suis bien entoure en general, le sentiment de solitude guette..

Il y avait ensuite des danses folkloriques (plutot des choregraphies a la macarena pour certaines). Nous sommes reste juste une heure, apres les gens ont commence a serieusement s attaquer aux jarres, et je crois que le resultat est pas tres beau, vers 5 h de l aprem ils deviennent un peu violent pour certains.

J ai donc passe deux semaines a m occuper des enfants handicapes, a decouvrir les villages alentours et a m initier au vietnamien.

j ai pu, mardi dernier accompagner un pr etre dans un village pour des funerailles, je crois que j etais vraiment le premier occidental a y entrer, j etais vraiment mal, tous les regards etaient braques sur moi.. tout le village etiat present par solidarite, et je m appretais a une celebration tres solennelle. En fait une 50aine de personnes a peine y a participe. C etait sur la terre battue, entre les vaches et les sangliers domestiques. Les 100 autres personnes restaient la a manger boire et fumer.. Un bon nombre d hommes etaient ivres morts, j ai vu les ravages de l alcool de riz dont on m avait parle a propos de ces villages.C est vraiment impressionant! C est un des villages les plus misereux quej ai vu jusqu ici. A la communion un ivrogne s est dirige vers l hotel, les femmes l ont chasse, il s est accroche a moi en criant, au meme moment une chanteuse tombait dans les pommes, c etait folklorique!

A peine la messe terminee nous n avons pas pu aller a la mise en biere, les policiers nous attendant gentillement pour nous convier au poste.. 3 heures d interrogatoires plus tard, ils m ont garde mon passeport et m ont dit d aller le recuperer le lendemain en ville.

J y suis donc alle, et la j ai passe trois heures d interrogatoires moins marrant, il y avait une traductrice, et j ai ete oblige de cacher l endroit ou je dormai ainsi que le but de mon voyage.. Ils m ont quoiqu il en soit expulse de la ville pour etre entre dans une zone interdite aux touristes. le probleme est qu il n y avait contrairement a ce qu ils disaient aucun panneau interdisant la zone (j avais verifie!). Enfin voici un apercu de la lib erte au viet nam. Je commence a comprendre la facon de marcher ici de la poli_ce: decourager les gens un peu trop aventureux ou les gens de bonne volonte n ayant pas les memes idees qu eux, par des interrogatoires tres longs, une perte de temps maximum, des pressions, et je comprends egalement ce que les gens et surtout l egl_ise peuvent vivre ici..

J ai donc pris un dernier dejeuner avec mes hotes, puis je suis parti demander asile dans la ville de la province frontaliere. ici j ai ete recu a l ev e che puis je suis alle trouver un hotel. Le lendemain je suis alle voir les soeurs qui m ont recu comme un roi. J ai avec mois deux no_vices de mon age, qui s occupent de moi comme des mamans. C est impressionant de discuter avec elles! Elles commencent leur no_viciat dans trois jours, ou pendant deux ans elles seront dans un village, avec une vie comm_unautaire, en silence. La encore le sens du devouement et du sacrifice parait bien ancre chez elles, elles ont decide d etre soeur pour cela, prier pour les autres, et s occuper d eux (la plupart s occuperont d orphelinats ou autre..)

Elles m ont donc fait visiter les orphelinats ou je vais pouvoir aller avec discretion (un autre occidental s est fait expulser il y a trois semaines car il y avait enseigne l anglais), j ai par aileurs quelques petites choses a faire comme envoyer les voeux des soeurs aux francais ayant adoptes des enfants du coin, j ai a cette occasion pu voir les dossiers des enfants, c est vraiment beau de voir le parallele entre la misere des orphelins ici et les photos de ceux qui ont ete adoptes, et vivent en france comme vous et moi...

Enfin cette periode d exil est sensee etre temporaire, je retournerai dans ma ville initiale apres les ord_inn_ations de deux fran_cis_cains (dans deux semaines). D apres les vietnamiens l avis d exp_ulsion dont je fais l objet n a pas beaucoup de poids, je ne risque rien en revenant apres quelques temps, je suis parti essentiellement pour eviter d attirer des ennuis a mes hotes, a la veille de cette grande fete (certains attendent une dizaine d annee avant d obtenir l autorisation du gouvernement pour etre or do nnes). Ca me stresse un peu d y revenir tout de meme, mais on verra bien, j ai hate de retrouver cette paroi_sse ou je me suis senti si bien!

Voila, malgre les difficultes je suis en pleine forme, il est juste parfois pesant de pas savoir de quoi le lendemain sera fait, et j ai l impression de pas toujours etre utile.. Cependant il y a  toujours une personne gentille pour se tourner vers moi, je comprends vraiment la dimension "ecclesiale" ici, la communaute de freres et de soeurs!

Voila, la suite d ici peu, j espere pouvoir mettre des photos, mais je crois avoir perdu mon appareil donc ca sera quand des amis de saigon me rendront visite..

Voici donc le debut de mes aventures au viet nam.

L ARRIVEE

Apres une journee a saigon, j ai rejoins les montagnes, accompagne par d autres volontaires au viet nam, certaines deja presente a saigon, d autres qui sont arrivees a peu pres en meme temps que moi. Apres deux jours de visites et de balades en moto dans les montagnes, j ai rejoins la pa ro isse ou je vais sejourner trois mois. trois pret res parlent francais, et les autres baragouinent un vietnamo anglais pas evident a comprendre..

La barriere de la langue semble difficile a franchir, je ne retiens meme pas une phrase d un jour sur l autre..

Le complexe pa rois sial est important, je loge dans une piece de 200 m carres, avec electricite et eau courante.

L accueil a ete tres bon, bien que les pre tres en question n etaient meme pas au courant que je devais arriver.

MA MISSION

Je suis rentre assez vite dans le vif du sujet, en visitant les lieux de mon boulot: une ecole d handicape et un orphelinat. Il y a egalement des handicapes dans l orphelinat, plus lourds encore que dans l ecole, le premier regard vers eux est un peu difficile.

J ai passe une premiere journee avec les plus handicapes, qui ne peuvent bouger par eux meme. A part leur donner a manger, je ne savais pas vraiment quoi faire! Mais ca vient vite..

les jeux d enfants et les contines ne me reviennent pas facilement mais je ne m embete pas! j ai mal a la machoire a force de passer mes journees a sourire et me marrer.

LA DECOUVERTE DE L EG LISE DES MONTAGNES

A cote du boulot, j ai la chance d avoir les pre tres pour me faire decouvrir la region. Leur paro isse sont immenses, et s etendent dans tout le haut plateau ainsi que dans les montagnes, j ai du me mettre a la moto, un vrai plaisir, surtout quand on double un camion qui double une moto, et qu en face le meme schema arrive a toute allure! La tache des pre tres n est pas facilitee par le gouvernement, qui se rend compte que la "parole du cure est bien plus ecoutee que celle du Parti" (dixit une viet). Ca n est pas etonnant vu le nombre de projets de developpement qu ont montes ces pretres (ecoles et orphelinats dans la plupart des villages, eglises, etc.). Le gouvernement lui, brime les minorites, qui ont tendance a se rebeller. Les banards, sedang et jarai sont les principales minorites, et elles sont de plus en plus isolees dans leur montagnes.

Hier nous sommes partis visiter un village de la par ois se a une heure de la ville. A peine arrives dans la premiere maison, un policier en civil m a convie au poste, afin de "controler les papiers des viets qui etaient avec moi, tout ca pour ma securite!!".. Fort de ma nationalite, je n ai pas trop stresse, (le blanc jouit d une certaine aura la bas), j etais un peu plus embete pour le pere, car ce genre de mesaventure peut lui porter prejudice.. Avec les sourires viet, je ne me suis meme pas rendu compte que mes compagnons etaient tres stresses au poste, moi au contraire ca me faisait marrer d etre au commissariat au bout de deux jours!!

Les occidentaux ont interdiction d aller dans ces montagnes, de voir la misere dans laquelle le gouvernement laisse les habitants. ceux ci travaillent toute la journee dans les cultures de cafe et de the pour gagner un salaire avec lequel ils peinent a survivre..

De maniere general, j essaie d etre discret, d eviter la police, mais c est difficile de l etre quand on est blond et qu on fait une tete de plus que tout le monde..

Jeudi matin j ai eu la chance d assister a la me sse d intronis ation d un des deux pret res dans un  village de campagne, presidee par l eve que.. Les montagnards etaient la, en tenue traditionnelle, c etait un grand moment. L eve que qui parle tres bien le francais m a invite a lui rendre visite dans sa ville, a une quarantaine de km de la ou je loge.

Voila pour ce debut, deja tres riche en aventure, et en graces, c est marrant de voir a quel point le regard change rapidement quand on cotoie des handicapes, meme lourds. C est egalement impressionant de voir tout ces gens de bonne volonte, tout ces efforts. je pense particulierement a la directrice de l ecole d enfant handicape, qui est venue de saigon a la demande du pere.. Elle a cree depuis une semaine un magazin, qu elle compte faire tenir par les sourds muets. les resultats au bout d une semaine sont deja inmpressionant et plein d esperance pour ces ado et leurs parents, qui voient que ceux ci ont un avenir et pourront etre independants. les paroi ssiens ont du mal a comprendre pourquoi Rose, la directrice, accepte les enfants des cadres du parti dans son ecole, alors qu ils ne sont pas cath oliques, les parents rouges eux memes ne comprennent pas, ils arrivent avec des grosses enveloppes (habitude ici!)en croyant que c est grace a cela qu elle acceptera leur enfant. elle refuse, et leur explique que c est justement ca la foi, d accepter tout le monde, sans contrepartie.. bref, pleins de belles choses au royaume du sourire..

(petit detail: il fait trente degre, un super soleil et je passe mes journees en tong!)